Recherche d'un club de fitness

Je me rends dans une première salle, l'accueil est "naturel", on me donne les tarifs puis on me fait visiter les lieux, puis on me dit à bientôt, normal quoi.


DEUXIÈME SALLE DE FITNESS, LA QUATRIÈME DIMENSION !

J'arrive au niveau du comptoir d'accueil, en demandant le fonctionnement de la salle et les tarifs.

Le jeune homme de l'accueil me demande de remplir un formulaire comme pour passer la douane.
Et bien figurez-vous que c'était justifié, car comme vous le découvrirez par la suite, j'ai visité un nouveau monde.
Et comme suite à sa demande j'ai dû le regarder d'un œil bizarre, genre oeil de chat sur ses gardes face à un caniche, il me dit que c'est pour savoir qui vient, et, je cite « qu'il n'y a rien de méchant ».
Imaginez dans votre boulangerie préférée, qu'il faille remplir une fiche pour connaître le prix d'un pain au chocolat.

Dans cette fiche nous sont demandés nom, prénom, adresse email, téléphone, date, heure et plein d'autres infos mais, à ce niveau là, je n'avais plus envie de jouer, je me suis contenté de mettre un faux prénom, pas de nom, un code postal et un arrondissement qui n'était pas le mien et c'est tout.
Tout ça pour avoir des tarifs.


PREMIER CONTACT

Le gars de l'accueil me fait patienter pour que l'on vienne m'expliquer tout cela (avoir des tarifs en fait).
Et comme je suis patient, j'ai attendu cinq minutes qu'une personne me reçoive.

Et c'est un commercial qui me reçoit avec la mise en scène qui va bien... j'avais l'impression d'acheter une voiture à 150.000 € (non non, je n'ai jamais acheté de voiture à ce prix, mais j'imagine).

C'était le "commercial type", sans la veste (je lui en mettrai une après), il me demande comment je vais alors que depuis toute ma vie je le connais depuis une seconde, c'est presque s'il voulait me faire la bise.
Le genre de commercial qui vend du vent et vous dit ce que vous voulez entendre, et ça tombe bien, je voulais entendre les prix et il me les écrit sur une fiche de prix.
Bon allez, nous l'appellerons "Yvan Duvent", cela lui va bien.
Bref, il me "souffle" son speech, prix par mois, par an, frais de dossier (pour nous refroidir), droits d'inscription (oui, il faut payer pour avoir le droit de payer, la classe...), prix pour 18 mois, je savais déjà qu'il s'emballait le p'tit père, puis "Yvan Duvent" me sort le discours du Aqua "machin" avec option prix "blablabli blablabla" mais à ce niveau là, je ne l'écoutais déjà plus, il était le seul à s'écouter !

Je lui demande si la salle est équipée pour les quadriceps et les ischios jambiers et me répond que oui. Mais j'ai bien compris à sa réponse qu'il se disait "esquimaux quoi ?!!, esquimaux jambon ??".

Et puis il ne me donne pas la feuille des prix, de peur que je m'en aille de suite, non, il la sert fort contre lui (en fait il ne me la donnera jamais).


IBIZA DANS PARIS

"Yvan Duvent" me propose de le suivre pour visiter les lieux, ce que nous faisons. Si je m'attendais à cela, nous étions dans un univers parallèle façon "Ibiza dans Paris", un monde souterrain en plein rez-de-chaussée.
Attends je t'explique lecteur impatient:

Jusqu'à présent, nous étions dans l'entrée du centre de remise en forme, (pour remise de chèque surtout) qui débouchait sur la salle de cardio-training.

C'était assez bruyant car la musique était forte. Tandis que des gens courraient dans le vide sur leur tapis de marche, d'autres pédalaient et d'autres encore faisaient du ski de fond sans neige et sans skis, mais ils étaient à fond !!
Pour ne pas entendre la musique forte, ils se mettent un casque dans les oreilles avec de la musique encore plus forte, en regardant l'un des six ou sept écrans plats accrochés au mur et diffusant chacun un programme télé différent type la bourse ou les news mondiales (bienvenue chez les cadres dynamiques).

Bon là, je vous l'accorde, on est pas encore à Ibiza , mais attendez la suite...

Tout en me parlant, "Yvan Duvent" nous dirige vers l'espace musculation, je n'entends déjà plus ce qu'il me dit, la musique est encore plus forte, tout le monde est au "travail" et ça sent le poney. Il n'y a pas de doute, je ne suis pas à la poste (non je déconne, j'aime bien la poste,... quand je n'ai pas à m'y rendre!)

On continue la visite de ce nouveau monde, en nous dirigeant vers une salle de cours, et là c'est la fête (la teuf quoi), la musique à fond qui essaie d'étouffer celle d’à côté, les faisceaux lumineux de couleur qui revisitent les murs, la salle remplie de fumée blanche, non, non, ce ne sont pas les cerveaux qui fument, c'est l'ambiance. J'avais réellement l'impression d'être en boîte de nuit. J'entendais rien, je ne voyais rien!


ENCORE PLUS FORT: ADI ZONE CYCLING

On se dirige maintenant dans une autre salle, la salle de cycling. Ils étaient tous serrés les uns contre les autres, façon élevage de poules en batterie, montés sur leur vélo de compétition sans roues.
J'ai mené mon enquête pour vous, cela s'appelle "adi zone cycling" et a été inventé par Adidas. Article ici, vidéo là
Je ne vois toujours rien, il fait noir, des faisceaux lumineux de couleur balaient la salle, mes tympans me supplient de trouver une solution, je commence à avoir les boulons qui se déboulonnent, et l'endobouton qui va sauter.
Pas de doute, on est en boîte de nuit façon Ibiza en mode hystérie. Moi qui voulais faire de la musculation "quiltran" (oui un peu de verlan pour les jeunes).
Et tout fier, "Yvan Duvent" me crie « ICI C'EST L'AMBIANCE DAANNNNSEE ». Je me suis retenu de me marrer, mais j'ai bien dû lâcher un petit rictus.

Et tout en rigolant des genoux on poursuit la visite dans les vestiaires des hommes: des cassiers, des douches individuelles, deux paires de fesses, des bancs, du carrelage... beaux, propres, bien (les vestiaires hein..).

Puis on revient sur terre, à Paris, près de l'entrée.

Je n'en revenais pas de ce voyage, la grosse découverte !!
Je le remercie donc de la visite (j'en ai oublié de lui donner un pourboire), et comme tout bon commercial hargneux, il tente de me retenir en me posant une question:
« c'est un projet pour dans combien de temps? »
j'ai eu envie de lui répondre:
« pour dans deux ans, je vais d'abord essayer de me goinfrer de gâteaux pour prendre un peu de bide, et quand il sera aussi gros que celui du Père Noël, je viendrai ici essayer de le perdre »

C'est un peu comme si vous arriviez chez votre boulangère, vous lui demandiez le prix d'un pain au chocolat et qu'elle vous répond: c'est un projet pour dans combien de temps?

Et il continue ses questions « qu'est-ce qui vous ferait vous décider ... » puis j'ai coupé court, j'ai bien lu une déception sur son visage, mais le costume de pigeon ne m’allait pas au teint.

Je le remercie de la visite en le laissant sur les genoux, et oui, je partage!! Allez, bon vent Yvan Duvent !

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